mardi 19 novembre 2013

La vie est dans : Revenir dans ses souliers.


Ben kin!

Épargnez-moi les classiques « T'étais pas morte, toi ? » et « Je pensais que tu t'étais fait enlever par les extra-terrestres », la vérité n'en est rien. Votre inDESScente, fière de son indécence professorale, et toujours en action...ou du moins, l'est revenue tout récemment, car, après vous avoir épargné ses splendides aventures de cocotte au chômage, la revoici dans sa classe et à...Sept-Îles.

Bon, revenons à la première personne, voulez-vous?

Après quelques mois d'Explore (où j'ai passé très près de débarrasser la terre de deux ou trois hispanos obstinés), j'ai reçu l'appel fatidique de la bonne-mauvaise nouvelle. Effectivement, c'est bien malheureux, le malheur d'autrui ; cependant, en début de carrière, faut se l'avouer, on compte un peu là-dessus. Des doigts pincés dans les portes qui empêchent de tenir la craie aux pattes emmêlées dans les sacs d'étudiants qui traînent à coeur de plancher, toute raison est bonne pour prendre un congé maladie, n'est-ce pas? Et c'est bien sûr là que les aspirant-e-s à la profession se retrouvent sur les dents, habituellement quatre-vingt-douze à appliquer pour le même poste.

Mais pas à Sept-Îles.

Après avoir essuyé une profonde tristesse suite au départ d'une collègue, mes employeurs se sont vus bien embêtés, croyant que je serais bien hésitante à abandonner chatons et boyfriend-ish-plus-tant-ish pour me précipiter dans Saint-Très-Loin. Bien sûr, c'est mal me connaître et, aussitôt ma valise faite, je me suis précipitée, nez au vent et mains au volant, vers ce que je croyais être un retour dans mes vieux souliers. Un groupe de 101, un groupe de renforcement en français et une cohorte d'éducation spécialisée, j'ai déjà vu ça...non?

Erreur, mes amours, mes amis. Grossière erreur. Faire un remplacement, c'est comme arriver sur les lieux d'un accident, mettre les vêtements de la victime et finir sa journée. Vous ne savez jamais où vous allez, vos élèves sont paniqués et vous vous retrouvez à parler d'un livre que vous n'avez pas lu. Parce que, lorsque le téléphone sonne, les Ressources Humaines du Saint très Haut Corps Professoral ne vous demandent pas si vous auriez l'obligeance de vous présenter dans les prochaines semaines. Nanon. Ça ressemble plus à : « Pourrais-tu être là hier? ».

 

Me revoici donc dans un bureau bordélique à gérer des post-its qui ne portent pas ma griffe, à déchiffrer des grilles de corrections que je ne maîtrise pas et à me taper en vitesse les œuvres au programme. Quand même, j'estime m'être revirée de bord comme une pro : j'ai un logement, quasiment une routine, je suis organisée...

 

...ou presque. Je me suis pointée à 8h du matin aujourd'hui. Mes cours commencent à 2h.

On va s'ajuster.