vendredi 5 avril 2013

Le vie est dans : La fin du blues

Ok, ça va faire.

Presque trois mois que je suis à Sept-Îles. J'y travaille et j'y dors, c'est tout. En me disant que ça va finir un jour. En me disant qu'anyway, je vais partir de là bientôt. En me disant que ça ne donne rien de s'acharner ici, que je vais m'envoler vers d'autres cieux dans 2 autres petits mois, que bientôt, la température moche et les potins grinçants ne seront que de lointains souvenirs. J'attends les moments où je monte à Québec comme les cadeaux sous l'arbre de Noël, j'en reviens en pleurant ma vie tout au long de la 138, j'arrive ici démoralisée et épuisée pour les deux semaines qui suivent.

J'ai dit, ça va faire.

Quand j'étais à Québec, j'avais tout. L'appart génial, le cercle social grandiloquent, les amis à la conversation punchée et très souvent sarcastique, le ton cynique, les fuck me boots, les veillées tardives, la danse swing, les idées grinçantes et les commentaires mordants. Ici, je me suis ramollie, sauf devant mes classes. Tout le monde me prend pour la gentille petite fille aux airs de grand-moman gâteau. Il est temps que je me donne un bon coup de pied là où il faut, parce que, doit-on se rendre à l'évidence...

Je ne reviendrai pas.

Elle est ici, la vie, fille. Va falloir que tu deals avec. Alors, si la ville ne te plaît pas...
Change-la.

Y'a pas mal de montagnes à déplacer, ici. Des C.A. à rejoindre, des idées à implanter, des apparts à décorer, des groupes à former. Développer mes cercles sociaux, arrêter d'être gentille pour plaire, faire exploser mon côté ironique. Habituer mon foie à l'alcool qui coule ici, rejoindre les associations diverses et multiples jusqu'à les diriger, reprendre en main ce qui doit être repris et pousser pour que ça marche. Sortir ma grande gueule de son carcan de poussière.

Redevenir l'indesscente.

Sept-Îles ne sait dont pas ce qui l'attend...

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