jeudi 14 juin 2012

La vie est dans : Le revirement de situation

Ça a l'air que celle-là, il faut que je vous la conte.

Je vous ai déjà dit que j'étais dans la lune?

Et bien, ce n'est pas vrai.

Je SUIS la lune. Incarnée. En personne.
Solide.

La mission de ce soir était pourtant simple. Acheter des fruits, louer des vidéos, s'octroyer une petite gâterie. Soirée pliage de linge en perspective. Je me dirige donc vers mon coin épicerie-club vidéo-coin gâterie préféré vers huit heures, stationne ma voiture quelque part au milieu de tout cela et part m'occuper de mes emplettes.

Choisir un melon, dans ma vie, ça prend un bon vingt minutes. Quand j'achète plusieurs fruits, faut prévoir une heure. Ensuite, il y a le choix du film de la soirée. L'acheter, le louer, quel genre, avec quel acteur...faut pas en choisir un trop bon, parce qu'on va plier du linge devant, mais pas un trop mauvais, parce qu'on va éteindre le DVD et que le linge va rester là...et puis, tant qu'à se louer un film, aussi bien prendre quelque chose d'intéressant.

Bref, une éternité plus tard, je me décide à aller choisir ma crème glacée. Mais encore-là, trop de choix. Comme si je n'avais que ça à faire...coordoner ma saveur de crème glacée avec mes émotions, mes envies, et, tant qu'à faire, mon linge, ça prend du temps.

Je sors donc de là avec un énorme sac de fruits, trois films parce que je n'ai pas réussi à me décider, et une crème glacée Gucci, et puis je me décide à retourner chez moi avant que l'aube ne pointe son nez. Fait intéressant : ma clef ne fontionne pas. J'ai beau essayer de l'enfoncer profondément dans la serrure, ma voiture refuse de s'ouvrir. Je lui récite le chapelet, kicke un pneu, essaye encore, regarde si une autre porte est débarrée...

C'est là que le gars s'est tanné. Est venu me voir. M'a expliqué que c'était son char à lui.
Malaise...

Je m'excuse et cherche ma voiture, trois parkings plus loin.
Les phares allumés.
Depuis une éternité.

Je déverrouille la porte et j'essaie de la démarrer. Sans succès, bien sûr. La batterie doit être à plat depuis une éternité. J'essaie, j'essaie. Puis, ça cogne dans ma vitre.

C'est le gars, avec ses cables à booster.

J'étais quelque part entre le bleu et le cramoisie tellement j'étais gênée. Et il a boosté mon char. Comme ça, tout gentiment qu'il était. En prenant soin, au passage, de me demander si ce genre de péripéties m'arrivaient souvent. Et j'ai été obligée de répondre que oui, que c'était tout à fait moi, ça. Me tromper de voiture, oublier mes clefs dedans, m'embarrer en-dehors de ma job ou de chez moi, égarer mon portefeuille à des moments critiques...

C'est là qu'il m'a sorti sa carte d'affaire et qu'il m'a dit :
« La prochaine fois, si t'es prise quelque part, ou pour n'importe quoi, tu peux m'appeler. »

Et puis, on s'est dit au-revoir et il est parti dans le soleil couchant.
Je pense que je viens de trouver la vie.

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