dimanche 29 avril 2012

La vie est dans : L'humour déplacé

J'ai un esprit de bottine assez prononcé.
Ceux qui me connaissent s'en sont rendu compte : dès qu'une situation se présente, j'ai habituellement un jeu de mot prêt à sortir qui causera l'hilarité. Il s'agit de ma manière de contrer l'ennui et d'attirer l'attention. Cela peut arriver n'importe quand.

Surtout quand je suis fatiguée.
Et encore plus à l'écrit qu'à l'oral.
Or, depuis une semaine, je suis en rédaction. Travaux de didactique et rapports de stage.

Mes amis, ces travaux-là, c'est un show horizontal.

Je ne sais pas jusqu'à quel point j'ai l'autorisation d'ironiser dans un travail final. Je sais seulement que l'ironie consiste à dire une chose en ayant l'air de dire son contraire. Et que la consigne de certains travaux (ainsi que certains travaux eux-mêmes) sont tellement épatants de par leur inutilité et leur impertinence que je ressens une cruelle envie de me venger.

Watch out, madame la superviseure. Moi, ma job, c'est écrivain.
Et je vais avoir du plaisir à vos dépends.
Vous voulez corriger? Vous allez corriger.

Non, mes amis, je ne la bullshit pas. Je suis d'une adorable crédibilité et d'une imparable justesse dans tout mon travail. Nommer trois évènements? Aucun problème. Il s'est passé un nombre incalculable de choses dans mon stage qui, au demeurant et pour votre information, est terminé depuis un bon mois et demi. Qu'à cela ne tienne, madame la superviseure : je vous ouvre grand les portes de ma grande expérience de l'enseignement...et vous allez en avoir pour votre argent. J'aurais pu lui raconter des choses pleines d'ennui. Et lui créer des centaines de pages à vous faire grincer les mâchoires à chaque baîllement. Mais non. Je suis une gentille vilaine fille. Je lui ai trouvé trois évènements croustillants à souhait. De ces évènements qui réveillent vos envies de voyeurs et qui sont racontés dans un détail frôlant l'indécence.

Par contre, comme j'ai un talent d'élaboration qui m'a été donné par une petite fée qui se trouvait bien drôle, et comme je ne fais (presque) pas de fautes d'ortographe, il ne m'est pas défavorable de lui rallonger ça.

En plus, grâce à la merveilleuse plateforme (nouvelle de cette année) qui nous permet de remettre nos travaux, il est impossible de savoir exactement combien de pages contient notre travail et donc de vérifier avec exactitude que le travail correspond à la consigne.

Moi, quand on me donne un bon sujet qui m'amuse, je peux vous pondre 10 pages en une heure.
J'ai travaillé six heures sur ce travail-là.

Et j'ai faillit signer : l'inDESScente ;)

mercredi 25 avril 2012

La vie est dans : La moyenne des ours

Et là, mes amis, je vous conseille d'aller coucher les enfants, parce que ça va fesser fort.
Et que j'ai le goût de parler de la grève.

Cette semaine, sur mon mur Facebook, j'ai cru bon de faire un appel à la solidarité entre les mouvements étudiants et entre les modes de pensée. J'estimais que le brasse-camarade, entre nous autre, ça faisait. Quelle image donnait-on de notre mouvement? Quelle image donnait-on de notre belle société? À se cracher dessus, on finissait par avoir l'air d'une gagne de petits baveux disparates. Or, la majorité des étudiants ont entériné mon propos. Puis, je me suis frappée à la moyenne des Ours, la GROSSE moyenne des gens qui ne sont pas informés sur le débat et qui croient savoir, nos chers payeurs d'impôts qui n'ont jamais mis les pieds dans une université et qui écoutent TVA, qui lisent le journal du Québec et qui pensent que Charest est drôle et que Martineau a du bon sens. Ceux qui me disent de serrer mon Ipod, de vendre mon Ipad, de m'endetter jusqu'à crever et de prendre des années sabbatiques pour me ramasser de l'argent. Ceux qui m'ont dit qu'on devrait encourager les D.E.P. parce qu'il manque de main d'oeuvre dans ces milieux-là, ceux qui pensent que l'argent est préférable à l'intelligence, ceux qui sont persuadés que la vérité est une création d'un esprit simple et non d'une collectivité.

Si le chapeau vous fait, mettez-le.
Et écoutez bien ça.

Faites-vous pousser le Q.I. Apprenez à écrire le français (pace ke vu fessez plin de fote su mon murre), à lire autre chose que le TV hebdo et renseignez-vous sur les réels enjeux. Vous payez de l'impôt? Dans quelques années, quand je ferai le triple de votre salaire de coiffeuse ou de poseur de plancher, j'en paierai trois fois plus que vous. Je rembourserai mes prêts étudiants, et je paierai ceux de mes enfants qui n'auront pas accès aux prêts et bourses, parce qu'à 50 000 par année, même si t'as quatre enfants, le gouvernement pense que tu as assez d'argent pour payer 4000 dollars par année par tête pour de l'éducation. Et en plus, je vais payer TA pension de vieillesse, TON système de santé pour TES poumons de fumeurs et TES veines de mangeux de Big Mac. Heille, moyenne des ours, tu veux que je m'endette? Ça t'as pris combien de temps pour te trouver un emploi, toi? Dans le temps que c'était facile, dans le temps que ton gouvernement finançait vaille-que-vaille les nouvelles industries, les nouveaux commerces, et subventionnait tes beaux programmes sociaux? Deux heures? Dans le temps que si tu connaissais le gars, tu rentrais tout de suite? Dans le temps où ça prenait un cours classique pour avoir n'importe quelle job?

Ah, mais je n'ai toujours pas raison. Je n'ai toujours pas raison parce que les carrés rouges sont de gros méchants. Ils ont brisé des vitres, posé des briques sur les rames de métro, ils ont presque failli faire saigner un nez (tsé, come on, ils ont cassé les lunettes de la secrétaire de la ministre!). Tout cela est bien effrayant, et je suis autant en désaccord que toi sur la chose. C'est inaccceptable. Sauf que, juste comme ça, qui a le plus saigné, depuis le début des manifestations? On n'a pas un gars qui a perdu un oeil, nous autre? Et on n'a pas quelqu'un qui a eu une grosse blessure à la tête à la suite d'une intervention policière? Mheu non. On le méritait. Ok, moyenne des ours. Je te le donne. Nous étions révoltés. On brassait notre cage de carrés rouges. Ok. Mais qu'est-ce qu'on a fait avant? Oui oui, moyenne des ours, remonte en arrière. Non, avant Martineau et son histoire de sangria, là. Oui, oh, tu y es! Te souviens-tu de cette manifestation pacifique, à Montréal? Des pétitions, de toutes les actions crédibles et non-violentes qu'on a fait? Mheu, heum...peut-être. Alors je te demande, moyenne des ours, quelles autres actions, après avoir effectué tous les moyens de pression pacifiques, pouvons-nous poser pour qu'on nous écoute? ¸

Mheu, là, là...la violence, c'est pas une solution. Ok, t'as raison. Mode déni on. Aucun mouvement étudiant n'a revendiqué ces actions-là. Toutes les manifestations ont leurs casseurs, qui ne sont pas nécessairement A) des étudiants B) des membres de la CLASSE. Mode déni off.

Même moi, je ne crois pas ces arguments-là. Ce sont des étudiants qui ont fait les cons, ok. Je te donne le point, c'est inacceptable et ça devrait être condamné. Mheu, là là là, Gabriel, il l'a pas fait...Va pas falloir encore que je te rappelle c'est quoi un porte-parole? Gabriel Nadeau-Dubois, il ne peut pas mettre ses opinions personnelles en avant de ceux du mouvements, c'est clair, il me semble. C'est un politicien, il représente un groupe qui-n'est-pas-lui. En plus, il ne peut pas (et ne veut probablement pas) condamner des actions qui, veut, veut pas, font réagir le gouvernement. Et puis, lui, il a rien fait. Lâches-le. Il ne mérite pas d'être le bouc-émissaire de tous les verts alors qu'il porte une cause qui serait trop lourde pour n'importe qui. En plus, il ne mérite pas tant d'attention.

Qu'est-ce que tu dis, moyenne des ours? Tu me dis que ton pays est endetté et que l'argent, ça ne pousse pas dans les arbres? Qu'il faut faire des sacrifices? Belle perruche. C'est vrai que la dette de notre pays c'est comme un bouton qui pousse dans la face d'une bien belle fille. On veut lui péter ça au plus vite. Et lui faire poser des broches. Et lui payer une teinture blonde. Et un maudite grosse paire de seins. Je suis bien bien d'accord avec ça.

Sauf que c'est en enrichissant les individus qu'on enrichit un pays, pas le contraire. D'une part, quand je vais gagner trois fois plus que toi, quand j'aurai mon diplôme, ben je vais payer trois fois plus d'impôts. En plus, juste pour toi, je vais payer des intérêts sur mes prêts étudiants qui s'en vont direct dans ton beau service de santé. Mais si ce n'était que de l'argent, ce serait si simple...pense un peu. En plus, en augmentant les frais scolarité, tu en diminues l'accessibilité (ne dis pas le contraire, moyenne des ours, parce que je te jure que j'ouvre la chasse, je te jure, tiens ça mort...) et tu empêches donc les gens des classes moyennes et pauvres qui auraient un bon potentiel de réussite de tenter leur chance. Parce que déjà que c'est pas drôle de se lancer dans 6 ans de scolarité post-cégep, si en plus tu sais, direct en partant, que tu vas sortir de là avec 30 000 dollars de dettes, y'a dequoi devenir plombier. Donc, avec ta belle solution, d'une part, on coupe dans l'instruction du pays, mais pire, on le débilise, parce qu'on ne valorise pas son intelligence, mais bien son portefeuille! Non non, fais pas politique, mon homme, c'est pas payant : va-t-en concierge!

Tu respires encore, moyenne des ours? Qu'est-ce que tu veux? Quoi? Tu me dis que la solution, c'est les prêts et bourses? Veux-tu vraiment aller là? Bon, ok, on va y aller. Toi, tu penses que c'est magique, les prêts et bourses. Qu'on se baigne dedans, qu'on trempe dedans, en veux-tu, en v'là...La vérité, c'est que c'est une minorité qui y a accès. Le reste, bastà. Et la pluss vérité (je parle pour que tu me comprennes), c'est que ceux qui en ont obtiennent le minimum pour vivre. Ben oui, toi! Et pour pallier à ce minimum-là, ben les étudiants travaillent. Et ne crois pas que ce sont tous les étudiants qui se trouvent un job à temps partiel à 22$ de l'heure. Le petit étudiant moyen qui étudie en théâtre, là, s'il se place dans sa branche, il déchire des billets à l'entrée du Périscope au salaire minimum. Ben oui! Alors, pour gagner plus, il fait plus d'heures. Sauf que le gouvernement, en voyant ça, il coupe dans ses prêts et bourses. Mheu?!? Il condamne l'étudiant à être pauvre. Ben oui! Et tu sais quoi, moyenne? Les étudiants qui vivent sous le seuil de la pauvreté n'ont pas accès aux services dentaires et pharmaceutiques dont les assistés sociaux bénéficient. Ils n'ont pas accès aux banques alimentaires non plus, ni aux loyers modiques. Rien du tout! Débrouille-toi dans ta merde! Mais toi, tu dois te dire que c'est normal qu'un étudiant mange du kraft dinner et du beurre de pinotte pendant ses études.

Heille, le cave, as-tu vu le prix du beurre de pinottes, dernièrement?

T'as pas pensé à ceux qui, comme moi, sont au milieu de leurs études supérieures et qui n'auront pas les moyens de poursuivre et de finir? On est quoi, la génération tampon, les dommages collatéraux?Tu n'as pas pensé à nos jeunes de 15 ans qui, quand ils vont arriver à l'université, vont frapper cette hausse de plein fouet, sans y être préparés? T'as pas pensé qu'avant de couper dans l'éducation d'une nation, ou pouvait couper dans son armement, dans ses subventions inutiles, dans son administration, dans sa corruption, bref, dans le gras? T'as pas pensé qu'on pouvait ramener de l'argent en ajoutant des braguettes à l'imposition pour imposer davantage les riches?

Mheu non, moyenne des ours.
T'as pas pensé.
T'as changé de poste.

Mais je vais quand même te donner un point.
T'as gagné.
Tu. As. Gagné.
Sur toute la ligne. Je l'affirme haut et fort sur une tribune qui me tient à coeur et que j'alimente depuis un an.
La hausse va passer.
Et elle aura tout saccagé sur son passage.

Je pensais que nous étions une fort belle génération, pleine d'espoirs et de promesses. Je croyais en notre pouvoir de solidarité, en notre front commun et en nos actions pleines de la fougue de notre jeunesse. Je croyais que si nous faisions les cons, du moins le ferions-nous ensemble, en se battant du même côté, et du côté de la majorité. Que nous serions en désaccord, mais que nous trouverions matière à discuter et à faire avancer le débat.

Pas qu'on se battrait entre nous. Rouge contre vert. Grève contre Boycott. Pancarte contre injonction. Putain contre Hitler. Je ne pensais pas qu'on se signerait des pétitions pour briser des majorités, qu'on franchirait des lignes de piquetage, qu'on perturberait des examens. Je ne pensais pas qu'on se crierais des insultes par la tête en pleine rue. Je ne pensais pas qu'on se cracherait au visage jusqu`'à avoir l'air d'une gagne de petits baveux disparates.

On leur donne une belle image de nous, gagne. Une images de petits égoïstes, d'individualistes qui protègent leurs biens personnels, leurs amis, leurs familles, mais qui se soucient bien peu de celui qui occupe le bureau d'à côté, qu'il ait des pumas dans les pieds ou pas. J'avais l'audace de croire encore en nous, en notre volonté de changer les choses, en la force de nos valeurs et de notre unité. En nos espoirs, notre avenir, notre société. Au lieu de cela, je regarde notre discorde tous les soirs à la TVA.

Tu dois rire, moyenne des ours.
Moi je pleure.

mercredi 18 avril 2012

La vie est dans : Le chalet

J'ai une heure de lousse, avant mon exposé oral de M.E.V.
Juste une.
On va essayer de faire ça vite.

Il nous reste à peine deux semaines d'école. Quelques exposés oraux, un examen-qui-n'est-plus-maison-parce-que-vous-z-avez-pas-été-fins, une remise de travail long. Après, basta. Dans deux semaines, les petits oiseaux du D.E.S.S. s'envolent vers d'autres cieux et se retrouveront sur le cruel marché du...chômage.

Faut bien fêter ça.

Un mini road trip en gang. Deux chalets, perdus dans les bois. Une trentaine d'adultes consentants. De l'alcool à profusion...deux jours durant.

On a deux options. Ou ça finit comme dans Folies de graduation, ou comme dans Massacre à la tronçonneuse.

Et dans les deux cas, notre mission?

S.U.R.V.I.V.R.E.

Or, s'il apparait comme assez facile de rester en vie jusqu'au générique d'un film d'horreur (voir ici), les règles d'une débauche chaletière sont d'un flou inquiétant. Je veux dire, une fois qu'on a établi qu'il n'y aura aucun couvre-feu, aucun chaperon ni aucune barrière à notre créativité festive en ce qui a trait au mélange d'alcool, «It's party time», as they say.

Oui, nous serons tous joyeusement dévergondés et sans aucune considération pour la juste bienséance.
Mais la chose devrait se faire dans les règles de l'art.

Seulement parce que les dates du chalet ont été fixées une semaine avant la fin des cours, et que ce serait dommage de passer cette dernière semaine avec un sac brun sur la tête.

Ma conscience exige donc de m'imposer une série de procédures plus ou moins strictes, juste au cas. Malgré toutes mes cocasseries et ma réputation de coquine (sinon de bitch, disons-le) que j'ai acquise en deux sessions, je n'ai pas encore réussi à perdre la face. Ce serait triste de scraper ça là.


- TOP DES RÈGLES À SUIVRE POUR L'ÉPOPÉE AU CHALET -

  1. Les alcools, c'est comme les hommes. C'est pas parce qu'il y en a vingt différents dans la pièce que tu es obligé de tous les goûter.
  2. Ton kodak, tu le caches. Comme tous ceux que tu trouves sur ton chemin. Pas besoin de te faire remémorer ta fin de semaine par des tags Facebook.
  3. Si jamais quelqu'un sort une guitare, rappelle-toi que ton prof de chant t'as déjà comparée à une chèvre.
  4. Aie au moins la décence de vomir dans tes propres souliers.
  5. Identifie ton lit au début de la soirée et tiens-y toi. Tu ne veux pas répéter ce qui est arrivé à ton bal des finissants.
  6. Pour aller dans un spa, tout le monde devrait, de préférence : A) Enlever ses souliers et B) Conserver la totalité de son maillot.
  7. Personne n'est jamais allé en enfer pour avoir triché dans une partie de « j'ai jamais ».
  8. T'es trop vielle pour jouer à la bouteille alors, je t'en supplie, ne soit pas celle qui le propose.
  9. Laisse gagner les gars au babyfoot. D'une part, l'ego masculin, c'est fragile ; d'autre part, aimerais-tu ça apprendre que l'un des hommes du D.E.S.S. est meilleur que toi en manucure? Ben c'est ça.
  10. Cogne avant d'entrer.
  11. Arrange-toi pour que personne n'apprenne que c'était ton idée de lancer les membres de l'Asso dans le lac pour les remercier de leur idée géniale et de l'organisation de l'évènement. Si ça s'apprend, j'ai comme l'impression que tu vas te mouiller.*
  12. Si tu as participé au pool de « qui échange des fluides avec qui au chalet» , ne t'exclame pas « J'AI GAGNÉ » lorsque les individus visés iront prendre une marche dans le bois. Attends plutôt qu'ils aillent dans le spa.
  13. Ne fais pas passer ton mal de tête avec une bière. C'est dégoûtant. Fais-le passer avec un Mimosa, ça a plus de classe.
  14. Révise tes examens, une fois là-bas. Une bonne réponse, un shooter. Si tu finis complètement ivre, c'est bon signe!
  15. Lève-toi de bonne heure samedi matin pour faire du ménage et ramasser les fonds de bouteilles. N'en profite pas pour mixer ce qui reste et refiler ça à quelqu'un en disant que c'est Tout'qu'un drink ; la vengeance, c'est mal.
  16. Surveille tes clefs de voiture, juste au cas. Personne ne va boire et conduire, c'est certain, mais ta banquette arrière est un peu trop confortable si deux tourtereaux se cherchent un endroit tranquille. Et si quelqu'un fouille dans ta boîte à gants, t'es faite.
  17. Ne profite pas du téléphone pour faire livre 12 pizzas dans l'autre chalet. C'est parce qu'ils vont savoir d'où ça vient, tsé...
  18. On le sait, après 10 personnes, il n'y a plus d'eau chaude. Sois donc la première dans les douches. Si quelqu'un t'offre de partager...t'aviseras.
  19. Ne remplis pas la main de quelqu'un qui dort de crème à barbe pour ensuite lui chatouiller le visage. Prend de la crème fouettée, c'est plus gommant.
  20. Nie en bloc tout ce qu'on t'aura accusé d'avoir faite cette fin de semaine-là. C'est flou. Tu ne t'en souviens plus. Tu n'as jamais fait ça.

Bon, «...sauf une fois, au chalet.»
Mais personne n'est obligé de le savoir.


Mon heure est écoulée. Have fun, gang.

Et, au pire, je connais d'excellents avocats.


* Après vérification, le lac est genre à 10 km du chalet...bonne chance :p

jeudi 12 avril 2012

La vie est dans : Le karma

Ah! La fin de session.
Toujours pareil, hein?
Depuis la première année de baccalauréat, je me dis la même chose.
« Tu fais tout ça en avance».
Ha ha! ahem...

Trois semaines avant la fin de session, je me confectionne donc un horaire draconnien qui mélange la recherche, la rédaction, la correction, la révision, l'assimilation, l'impression, le codage, les présences en classe, les séminaires, l'écriture de mon roman, les heures au travail rémunéré et les dernières rencontres avec Prof Associé.

En voyant les pages de mon agenda, mon cerveau a décidé de réserver un voyage pour Cuba.
Et quand il a vu les pages post-fin-de-session, mon foie a décidé de l'accompagner.

Alors donc, je suis quelque part entre un Power Point et une séquence didactique, et puis je vais travailler, et j'ai la tête ailleurs, et là je termine mon quart de travail et je pense fort-fort à un moyen de me téléporter demain de chez moi à l'école pour l'ouverture de la bibliothèque, et je jongle en même temps avec l'idée de passer au Cégep pour le dernier cours de mes étudiants, et j'essaie de trouver un trou dans mon horaire pour faire le ménage chez moi, et...

...surchage cognitive?
...capacité de mémoire maximum atteinte?
...le karma?

Je sors de mon emploi. Ma supérieure verrouille les portes, monte dans sa voiture et s'en va. Je me dirige vers l'arrêt de bus. Le bus arrive. Je plonge la main dans ma sacoche.

Pas de portefeuille.
Oublié à l'intérieur. Embarré.
Pas de passe de bus. Pas d'argent. À des kilomètres de chez moi.
En petite robe.

Vous savez quoi? J'ai soupiré (bon, j'ai peut-être cité quelques passages de la bible dans ce soupir, mais toutes bonne fille doit savoir mettre un peu de liturgie dans sa vie). Sorti mon cellulaire. Réveillé quelqu'un. Arrangé tout. Sans paniquer.

Parce qu'en situation de stress, le seul compensateur que mon organisme a trouvé, c'est de délester le trop plein. J'oublie tout, partout, et on finit par s'y habituer. Je perdais mes livres au secondaire, mes clefs au cégep, mon portefeuille à l'université, et j'égarerai certainement mes enfants au post-doctorat.

On apprend à relativiser. Et à se trouver des moyens de pallier. Et à profiter des avantages.
Demain, selon l'horaire, je me levais à 6h pour partir à 7h vers la bibliothèque.
Demain, je vais me lever à 8h et partir vers 9h pour mon travail rémunéré afin de retrouver tous mes avoirs.

Deux heures de sommeil en plus, dans une fin de session, c'est non-négligeable.

Cependant, si je ne suis pas au séminaire de stage demain, c'est que mon portefeuille n'était pas à mon travail rémunéré et que donc, je l'ai perdu ailleurs. Déduisez-en que je suis assiseen indien quelque part sur le plancher de la boutique et que j'essaie de me tricotter un moyen pour persuader un chauffeur d'autobus de me ramener chez moi.

Vous pourrez avoir une pensée pour moi.
Ou venir me chercher, c'est selon.

mercredi 11 avril 2012

La vie est dans : La pertinence

Vous pensiez bien qu'après un examen comme celui-là, j'allais faire une sortie, non?

Technologies de l'information est des communications. T.I.C. Ou comment passer par l'ordinateur et les programmes pour intéresser une classe de la génération C. Laboratoire informatique, programmes gratuits, TBI et Tutti quanti.

Bon, c'était comique dans le temps où on nous abrutissait à coup de Power Point sur l'histoire de l'informatique.
C'était drôle lorsqu'on allait sur les site de réalité augmentée pour essayer des vêtements.
C'était hilarant d'aller combattre l'armée Sith dans les rues de New-York.
Mais bon...
...grosso modo, ça sert à rien...

Et là, il y a eu l'examen.

Bon.

Cette session-ci, on doit le dire, on l'a eue facile. Pas trop de travaux, pas tellement de lecture et pas beaucoup de contenu : le rêve étudiant. Malgré tout, y'a comme des fois où ça me chatouille encore de m'énerver un peu et de faire prendre l'air à la bitch qui sommeille en moi. Et croyez-moi, depuis le temps que je la snooze, elle en a long à dire.

Je suis sortie de cet examen-là il y a vingt minutes.
Je suis allée dans le laboratoire informatique.
Je me suis connectée sur Facebook.

...et j'ai tout oublié ce que je venais de recracher.

Oui, les cocos, je me souviens comment faire un blog (ben kin...). Je pourrais même, avec un peu d'effort et beaucoup de temps à perdre, aller jouer sur un wiki. Oui, je sais encore quelle est la différence entre le Web, le Web 2.0 et le Web sans plomb. Je pourrais même, avec un peu de chance, réussir à faire une recherche sur Google.

Mais je ne sais plus qui a inventé l'hypertexte (bon, ok, c'est Ted Holm Nelson...j'avais un truc mnémotechnique, ça sort plus...mais vous avez saisi l'idée).

N'empêche, on ne cesse de nous baratiner qu'il faut démontrer à nos étudiants l'utilité de ce qu'ils apprennent. Qu'il faut souligner la façon dont leurs acquis leur seront utiles. Que les examens doivent refléter ce qui a été vu et acquis en classe. Que les cours magistraux, c'est méchant-méchant.

Est-ce que ce serait possible d'en informer nos profs?
Si possible, avant mon cours de Mesures d'Évaluations?

J'aime bien la culture générale, sachons-le. Ça se glisse très bien dans un cocktail du pavillon de Médecine. Mais dans un examen, les éléments de réponses devraient concerner les compétences à développer lors du cours. Ces compétences devraient s'appliquer à la pratique de notre profession et ce, peu importe le domaine.

Quelle est la place de la pratique, dans notre programme? Nos professeurs savent-ils comment nous mettre en situation, comment orienter notre réflexion théorique vers des événements tangibles de notre future pratique?

La théorie, c'est joli et utile, je suis bien d'accord.
Mais savoir à quoi sert le logiciel Delicious? J'en doute.
Résumer un chapitre de Scallon et en faire un exposé? J'hésite.
En faire un exposé oral?

EN FAIRE UN EXPOSÉ ORAL?
S'il vous plaît...
Ce serait le temps de faire intervenir le Web 2.0, non? On mets tous nos résumés et nos exercices sur le Web, on s'entre-critique et on se partage tout ça, et tout le monde sauve du temps.

Moi, je dis qu'on enferme tous nos profs dans la même pièce pendant une fin de semaine. On brasse ça comme il faut, on filtre, on rajoute une ombrelle par là-dessus et ça nous fera un charmant cocktail de pertinence, d'application, de logique et de contenu.

Parce qu'en attendant, je m'étouffe avec des notions qui ne sont pas appliquées d'un cours à l'autre et avec des examens dont je sors avec un fort sentiment de perplexitude.

*soupir*
Bon, ok.

- Mode bitch off -

mercredi 4 avril 2012

La vie est dans : La revanche de la stagiaire

Aujourd'hui, dernière journée de stage.

Dernière occasion d'impressionner mes étudiants et Prof Associé. Nous en sommes (de nouveau) à l'analyse de chansons françaises. Au programme (que j'ai grandement aidé à monter, excusez pardon...) des chansons que Mes Aïeux, de Stromaë, des Cowboys Fringants, d'Éric Lapointe, d'Elisapie Isaac...Le but de la chose : créer une brèche dans les récréminations dégoutées d'une classe pour éventuellement la diriger vers sa plus grande horreur littéraire : la poésie.

Donc, quelque part entre une projection de vidéoclip et une lecture de texte, je suis en train d'analyser Moi, Elsie. Chanson écrite par Richard Desjardins, musique de Pierre Lapointe, chant d'Elisapie Isaac. Double message dans la chanson : dénonciation des conditions de vie dans le grand nord et cri du corps (et non du coeur) d'une femme inuit. On travaille ça, je me débrouille assez bien, les étudiants participent et essaient de décortiquer les images complexes.

Bref, on a beaucoup de plaisir.
Quand soudain...

Je ne pensais pas que c'était possible. Je ne pensais pas qu'un tel moment de plaisir pouvait exister. Vous savez, quand ça commence à vous chauffer, à l'intérieur de la poitrine, que vous n'êtes pas encore certain de saisir l'ampleur de ce qui vient de se passer et que vous sentez que vous venez de gagner une petite bataille...

Je venais d'entendre une sonnerie de cellulaire.
Qui se répétait, se répétait...
...et j'avais l'air d'être la seule à comprendre à qui il appartenait.

Quand Prof Associé s'est levé, réalisant enfin ce qui se passait, j'ai ri. Quand il a consulté l'afficheur pour savoir qui le contactait, j'étais stupéfaite. Quand il est sorti de la classe pour répondre, me laissant devant une classe déchaînée...

...j'ai gagné.

J'ai gagné quoi? Un dernier moment de complicité avec un groupe très difficile, un gros moment de plaisir quand Prof Associé est revenu, rouge de confusion et un excellent sujet de taquinerie pour nos prochaines rencontre.

Par le passé, j'ai souvent maudit le sort qui, dans ses moments de surprise, tombait sur un bien drôle de timing. Aujourd'hui, j'ai découvert que, parfois, ça avait du bon. Je n'aurais pas pu imaginer une aussi belle façon de boucler la boucle qu'en recevant ce clin d'oeil du destin, qui m'a révélé que tout le monde, même les plus fiers, ont parfois droit à l'erreur...

Oh, et, pour le plaisir...il a une sonnerie presque aussi kitch que la mienne.