mercredi 26 octobre 2011

La vie est dans : Ce qu'on va faire après.

La question nous effleure tous à un moment ou à un autre, mais elle a tendance à affecter tout particulièrement les ex-étudiants en littérature, car ils sont habitués de se la poser : partant sur la prémisse qu'il est impossible que ce programme ait un taux de placement de 100% et que donc un certain nombre d'entre nous ne se trouveront pas d'emploi à la fin de leurs études...


Qu'est-ce qu'on peut foutre d'autre avec un Diplôme d'études supérieures spécialisées en Enseignement collégial?


Je pensais à cela pendant mon examen de cognition (j'ai le double raisonnement facile, vous saurez) et l'idée m'est venue de vous partager un article super-intéressant que j'ai eu l'occasion de feuilleter pendant mes heures de travail rémunéré (c'est que les mardis soirs sont tranquilles...).


Même si, la plupart du temps, j'ai l'impression que les articles du Reader's Digest sont seulement bons à calfeutrer mes fenêtres dès l'annonce de nos froids hivers, j'ai eu l'occasion de tomber sur l'article « Le bal des tricheurs », qui s'intéressait à un homme dont le métier s'avère tout particulièrement intéressant. En effet, ce monsieur, dont l'identité est dissimulée, travaille pour une compagnie qui se spécialise dans la rédaction d'essais, de thèses et de mémoires (bref, de travaux universitaires), pour une clientèle de cancres riches. Choquant, n'est-ce pas? Dans des délais plus que raisonnables (l'auteur parle généralement d'une semaine), le rédacteur offre au client une recherche précise, une rédaction selon les paramètres établis par l'évaluateur ainsi qu'un résumé permettant au client d'assimiler les principes fondamentaux évoqués dans le texte et ainsi d'en défendre les idées, le tout pour la modique somme de 2000 $ américains.


L'auteur utilise les ressources propres à Internet. Ainsi, il va chercher son savoir des les cours disponibles en ligne, que ce soit sur les sites ouverts (comme le M.I.T.) ou en utilisant les clefs électroniques des élèves pour accéder à des renseignements en ligne (équivalent à votre identifiant et votre nip sur Capsule, par exemple). Il ne va jamais dans les bibliothèques, se contentant des contenus disponibles sur le net, sur Amazon par exemple, et dans les références propres à Wikipédia, qu'il considère comme la plus grande ressource encyclopédique documentée. Il lui arrive même de prendre complètement la place de l'étudiant, dans un cours en ligne, par exemple, où il participe aux forums obligatoires et exécute les examens-maison, effectuant même la préparation pour le client de l'examen en classe, se basant sur un corpus de questions pré-établies dont le client apprend les réponses par choeur. Joyeux, non? Et savez-vous qui sont ses clients les plus fréquents?


Les étudiants dans le domaine de l'enseignement.


Nous avons donc ici un besoin, un service et une clientèle qui font à eux trois fonctionner un commerce très lucratif (et underground, faut-il le préciser) aux États-Unis, qui sert à préserver le statut social des cancres de notre société. Je suis presque sûre qu'il y a aussi des cancres riches au Québec (on m'a déjà offert 50$ pour effectuer un travail synthèse de 5 pages en une nuit, offre que j'ai refusée, évidemment). Nous sommes un groupe spécialisé dans la pédagogie, dans l'assimilation de compétences; nous avons chacun des spécialisations diverses et multiples. De plus, certains d'entre nous sont des spécialistes de la rédaction. L'article spécifiait que jamais aucun des clients ne s'était fait prendre, et que son auteur, s'il n'était pas millionnaire, considérait son salaire annuel comme plus que confortable, et surtout plus élevé quand dans sa spécialisation originelle. Si la demande est là, s'il y a profit à la clef, et si on n'a pas d'autre option...


Après tout, ce n'est qu'une autre façon de faire passer des gens au travers du système scolaire... et qu'importe la valeur d'un diplôme, au fond? L'étique, après tout, n'est qu'un moyen de nous empêcher de profiter des opportunités qui s'offrent à nous.


Moi je dis ça, je ne dis rien...


...au fait, on a déjà parlé d'ironie, vous et moi?

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