mercredi 19 octobre 2011

La vie est dans : L'évaluation de stage

Brrr...j'ai comme un frisson. Pas vous?

Les stages. Le rêve assumé de tout futur professeur de quelque sorte que ce soit. L'occasion rêvée d'enfin mettre les deux pieds dans le plat, de développer son réseautage et de se replacer dans le bon contexte. C'est que c'est loin, nos années de cégep, et qu'en lien à certaines causes externes à l'établissement lui-même (c'est qu'il s'en passe, des choses, autour de 18 ans!), on s'en souvient plus ou moins...

Alors depuis septembre que j'enseigne dans une classe de littérature 101. Jusque-là, pas trop de problèmes. Une plaisante routine. La formule est simple :

« Lecture du texte + compréhension du texte = bonne analyse »

Sauf que bon, il y a deux problèmes à cela. Le premier, c'est que les élèves, et bien, ils n'aiment pas lire (sauf quelques rares exceptions). Eh oui! Pour faire leur bonheur, je devrais proposer un épisode d'Archie (quoique Betty et Véronica pourraient faire l'affaire...) et lier les fondements psychosociaux véhiculés par la BD au dernier épisode d'Occupation Double! Je veux bien croire qu'une partie de notre travail consciste à intéresser l'élève, mais à quel prix?

Ceci dit, mon professeur associé étant un fier défendeur de Verlaine et de Rimbaud, nous en sommes quand même là, à tenter d'éveiller ce groupe du lundi matin à différents textes issus de plusieurs genres littéraires. Puis se pointe le jour fatidique.

L'évaluation de stage.

Cette petite madame qui s'assoit en avant. Avec un crayon. Et une fiche. Et qui regarde. Et qui écoute. Et qui prend des notes. Et ton professeur. Assis au fond. Qui craint un peu de te laisser son groupe au complet. Parce que là c'est sérieux.

Préparée? Je l'étais. Motivée? Parfaitement. Une quantité inavouable de caféine courrait dans mes veines; je me répétais les quelques blagues préparées en avance (tant pis pour la spontanéité!); je marchais d'un pas décidé vers ma salle de classe, support visuel en main. Je me sentais comme Catwoman : mes talons hauts claquaient sur le parquet, l'air vicié des corridors faisait voler mes cheveux au vent, mon professeur associé m'accompagnait d'un air confiant, la caméra effectuait un travelling arrière parfaitement à propos.

Jusqu'à ce que j'arrive en classe.

Rappelons-nous qu'il s'agissait du retour de la « semaine de lecture »... comprendre ici « semaine de débauche totale, car nous avons 17-18 ans, après tout! ». La moitié des élèves absents, ne me restait qu'une poignée de jeunes, l'air chiffonné, effondrés sur leurs tables. De ce qui restait, la moitié n'avait pas fait la lecture, et de ce qui restait encore, la moitié n'avait pas fait le travail.

Tomber de haut, vous dites?

Heureusement, je n'étais pas évaluée pour ce groupe, mais pour le suivant (vous avez eu peur, hein?). Et ça s'est bien passé!

Mais la morale de cette histoire? Ne jamais sous-estimer le groupe. Vous pouvez travailler tant que vous voulez sur votre plan, votre théorie, vos supports; si une bouteille de vodka se promène entre les bureaux, vous ne serez guère plus avancés.

Alors autant en prendre un verre...cheers!

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