mercredi 16 novembre 2011

La vie est dans : Les activités non-combinatoires

Vous connaissez les objectifs généraux du Cégep?

Vous savez, quand notre magnifique Ministère nous jase des objectifs de l'institution collégiale, il se prend très au sérieux. Notre mission ne consiste pas seulement à inculquer les principes fondamentaux propres à notre expertise : nous devons également encourager la socialisation et l'orientation de nos élèves (étudiants? apprenants?) au sein de ladite institution, pour les encourager à apprendre sur eux-mêmes et à prendre place dans une communauté, qui, plus tard, sera élargie pour devenir la société, dans laquelle ils évolueront en tant que citoyens.

C'est beau, hein?

Je pensais à ça, quelque part dans mon cours de Cognition. Et l'Université, elle? Je suis d'accord, nous apprenons à développer notre savoir par nous-mêmes et à nous outiller pour développer ce dit savoir, puis nous apprenons à expliciter le fruit de nos recherches dans un compte-rendu. Sauf qu'on fonctionne toujours en communauté. Et nous sommes tous, en théorie et toujours, de futurs citoyens respectables. Pourquoi l'université (Univers-cité :p) ne prend-elle donc pas en compte les autres objectifs de formation?

Parce que ça a déjà été fait? Parce qu'à notre âge, nous sommes supposés savoir exactement où nous allons, savoir interagir avec nos pairs et connaitre exactement les facettes de notre complexe personnalité?

Nah.

Tout simplement parce qu'on n'a pas le temps.

Avez-vous déjà fait l'étude des activités non combinatoires? Il s'agit d'un exercice pour évaluer votre temps de vie dans une semaine. Le calcul, très simple, consiste à additionner les opérations non combinatoires (donc, que vous ne pouvez pas faire un multitasking) que vous êtes obligés de faire en une semaine. Donc, vous pouvez calculer vos heures de sommeil, mais pas le temps que vous prenez à vous brosser les dents, car vous pouvez étudier en même temps. L'exercice ne doit comprendre, je le répète, que les activités OBLIGATOIRES à votre survie littérale, à votre survie scolaire et à votre survie professionnelle.

Faisons donc le calcul d'après mon mode de vie.

Heures de sommeil : 6h par nuit = 42 heures par semaine
Préparation des repas : 1/2 heure par jour = 10,5 heures par semaine
Prise de repas : 1h par jour = 7 heures par semaine
Hygiène personnelle (nettoyage et poupounage) = 1.5 h par jour : 10,5 heures par semaine
Tâches ménagères : 2 heures par semaine
Déplacement : 1h par jour (moyenne non combinatoire) = 7h par semaine
Heures de cours : 12 heures par semaine
Heures de stage : 8 heures par semaine
Heures de devoir : 6 h par cours (moyenne) donc = 24 heures par semaine.
Heures de préparation de cours : 2 heures par semaine
Heures de travail rémunéré : 25 heures par semaine

Total = 150.
Total des heures dans une semaine : 168
Il nous reste donc 18 heures pour procéder à nos activités combinatoires et non obligatoires, dont font partie les relations humaines et sociales.
Et on ne s'est pas encore brossé les dents...

C'est peut-être pour ça que le programme du D.E.S.S. ne s'est pas transformé en immense agence de rencontre. Je discutais de cela, tantôt, avec deux filles de mon cours : avez-vous remarqué à quel point les gens sont beaux, dans notre programme? Non seulement sur le point de vue de l'apparence physique (car je n'ai pas encore rencontré Quasimodo dans les détours de ma plage horaire), mais aussi sur le plan intellectuel. Des hommes et des femmes intelligents, en pleine possession de leurs moyens, dans la force de l'âge, curieux, audacieux, frondeurs, ambitieux... et cherchant à s'engager dans une carrière. Or, quelqu'un qui sait relativement où il s'en va au niveau professionnel a aussi, généralement, une idée globale de ce qu'il désire trouver dans sa vie personnelle... et, habituellement, commence à effectuer les étapes nécessaires à la construction de cette vie personnelle.

Réfléchissons. L'homme et la femme du programme connaissent l'horaire harassant et la lourdeur de la tâche relatifs au D.E.S.S. Tous deux vivent des émotions connexes et de nouvelles expériences propres à les rapprocher. Tous deux passent un maximum de temps dans le même environnement. Et, d'un point de vue intellectuel, tous deux sont capables de porter une réflexion intelligente sur un domaine donné.

Si on base notre propos sur le fait qu'au moins 25 % (chiffre approximatif) de cette communauté doit être célibataire...

Le but de billet n'est pas d'engager une réflexion sur le teacher-meeting dans le cadre d'une expérience psychosociale. Je veux seulement signifier aux non-étudiants qui lisent ce blogue à quel point nous avons la tête ailleurs quand même nos bas instincts ne s'expriment plus sur un terrain de chasse idéal...

Ne perdez donc pas trop de temps à nous draguer : comme il s'agit d'une activité combinatoire, il y a de fortes chances que je me brosse les dents pendant que vous me chantez la pomme.

Ah, et au fait : merci à tous mes lecteurs. Nous sommes aujourd'hui le 16 novembre, le blogue est ouvert depuis 2 mois, et mon compteur affiche 642 lecteurs (qui ne sont pas tous moi!). Faut croire que je ne suis pas la seule à aimer perdre quelques secondes de temps non combinatoire pour avoir l'impression de parler à quelqu'un...!

1 commentaire:

  1. J'avais commencé un DESS dans le but de transférer le tout en maîtrise alors que je travaillais à temps plein. J'aimais le contenu des deux premiers cours : rigoureux et exigeant. Des vrais cours de 2ième cycle où certains étudiants ne suivaient pas.
    Moi j'aimais et étais stimulée au max, enfin!

    Je voulais mourir tellement je manquais de temps. Vouloir mourir est combinatoire, je te le garantis.

    C'est de l'histoire ancienne car les autres cours du corpus était de niveau 1er cycle. Pfft. Tant qu'à vouloir mourir, faut quand même que ça en vaille la peine.

    Bref, courage.

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